La lumière du jour était si clair que cela m'a réveillée. J'avais du mal à garder les yeux ouverts. Je n'avais aucune idée de pourquoi j'étais là. Je m'assis doucement et me rendit compte que j'étais sur un simple canapé. Il était d'un blanc immaculé. La seule qui assombrissait cette pièce, finalement, c'était moi. Au moment où je pensais à ça, tous les souvenirs de la veille me revinrent d'un coup : les descendants de Salem, Etienne, Richard et Michel... Je me levais et courut à toute vitesse vers... un mur. Il n'y avait aucune porte dans cette pièce. Et je me rendis compte que ce que je croyais être une fenêtre n'était qu'un panneau ultra-lumineux. Il n'y avait aucun lien avec le monde extérieur. Mais il fallait que je trouve quelque chose pour sortir. Dans un élan d'espoir, j'ai tendu la main vers le mur en espérant qu'une énorme boule de feu sorte de ma main. Évidemment, ça n'a pas marché. Je retournai me rasseoir sur le canapé. Je n'avais qu'une chose à faire : attendre. J'ai sorti mon portable : pas de réseau. J'émis un long soupir avant de m'allonger et de regarder le plafond.

Je repensai à ma mère : est-ce qu'elle s'inquiétait ? Est-ce qu'elle savait tout depuis le départ ? Je me demandai aussi quand j'allais la revoir. Etienne m'avait dit que je passerais environ un an à la Salem School. Un an sans voir ma mère, ni Lana ? Les larmes me montèrent aux yeux, mais je n'eus pas le temps de pleurer. J'entendis un grondement sourd, de plus en plus fort. Je me rassis, et vit alors le mur en face de moi se désagréger petit à petit. Au fur et à mesure que le mur s'effritait, je voyais qu'une personne se tenait dans l'encadrement qui se formait. C'était une fille d'à peu près mon âge, avec une cape bordeaux qui cachait la totalité de son corps, exceptée la tête. Elle était très jolie : les cheveux châtains, les yeux verts, un visage parfaitement dessiné. Elle me fit signe de la suivre, je me levai donc et la suivit.

« Tu es Julie Bishop. Je m'appelle Hayley Decastelli. Je suis ton ange gardien. Mon travail est de veiller à ce que tout se passe pour le mieux durant ta formation.

- Attends. Je suis où ? Et tu es un ange ? Tu n'es pas censée veiller au bonheur des gens sur Terre ?

- Pour répondre à tes questions, tu es à la Salem School, et oui, je suis un ange. Et non, mon travail n'est pas de veiller au bonheur des gens. À la fin de la formation d'ange, tu as plusieurs sorties : soit tu deviens ange veilleur, comme Michel, et tu veilles au bonheur des gens, soit tu deviens ange gardien, comme moi, et tu aides les nouveaux durant leur formation.

- Tu connais Michel ?

- Oui, c'est... mon petit ami.

- Il va bien ?

- Il survivra, mais tu l'as bien amoché.

- Je suis désolée, je...

- Tu es une sorcière qui possède d'immenses pouvoirs, c'est pourquoi tu dois absolument apprendre à les contrôler. Je t'emmène voir le conseil, qui décidera de ce que tu vas faire. Ils vont aussi tout t'expliquer.

Nous arrivâmes face à un ascenseur, tout ce qu'il y a de plus banal. Hayley appuya sur le bouton pour l'appeler, les portes s'ouvrirent. Nous entrâmes dans l'ascenseur, et Hayley appuya sur un bouton. L'ascenseur descendait.

J'étais donc dans la fameuse Salem School. J'étais bel et bien une sorcière, Etienne, Michel et Richard ne m'avait pas menti. Malheureusement, à cause de ma paranoïa, Michel et Richard était blessé, parce que j'avais, selon mon ange gardien, d'immenses pouvoirs que je ne contrôlais pas. Voilà pourquoi je devais absolument poursuivre ma formation. Une sorte d'excitation se formait au creux de mon ventre, mais il s'y mêlait une forme d'appréhension. J'avais envie d'apprendre à contrôler mes pouvoirs, de savoir de quoi j'étais capable. Mais en même temps, j'avais peur de ne pas y arriver et de faire du mal autour de moi.

Le temps de me convaincre qu'ici, je serais en sécurité, Hayley et moi étions arriver devant une immense porte bordeaux, de la même couleur que la cape de mon ange gardien. Hayley prononça une phrase incompréhensible et la porte s'ouvrit. Nous arrivâmes dans un petit amphithéâtre. Il y avait quatre gradins, de 6 places chacun – oui, c'était vraiment un tout petit amphithéâtre. Sur chaque gradin étaient assis une personne, chacune étant un membre du conseil. Contrairement à un amphithéâtre normal, lorsque nous entrions, nous étions sur la scène. J'étais très intimidée... J'avais des fourmis partout où c'est possible, et mes mains tremblaient. Je n'avais qu'une envie, partir d'ici. Malheureusement pour moi, c'était impossible.

« Avance, Julie Bishop. »

Comme je ne réagissait pas, Hayley me poussa sur la scène.

« ... »

J'avais beau essayer de parler, ma voix ne sortait pas.

« Ne t'inquiètes pas, Julie, me dit la femme assise au deuxième gradin – elle était assez vieille. Je sais ce que tu ressens, on le sait tous, on est tous passés par là. Pour que tu te sentes à l'aise, on va tous se présenter. Ensuite, ce sera à toi. Je suis Ilda, je suis membre du conseil depuis 40 ans. Je suis un ange.

- Je suis Samuel, je suis membre du conseil depuis 5 ans. Je suis un loup-garou.

- Je suis Gabriel. Je suis membre du conseil depuis 18 ans. Je suis un vampire.

- Je suis Elenna. Je suis membre du conseil depuis 98 ans. Je suis une sorcière. Vas-y, Julie. Présente toi comme nous venons de le faire.

- Je...Je suis Julie. J'ai 16 ans. Je suis une sorcière.

- Parfait, commenta Gabriel. Nous pouvons commencer. Mais la mieux placer pour t'informer reste Elenna.

- Bien. Comme tu le sais, tu es ici à ce qu'on appelle la Salem School : tu apprendras ici à contrôler ton pouvoir. Mais tu vas devoir tout d'abord le connaître. Les sorcières on toute sorte de pouvoirs. Moi, par exemple, je suis une sorcière blanche. La plupart du temps, mes pouvoirs ne sont que guérisseurs, mais je peux aussi invoquer les esprits pour attaquer mes ennemis. Certains sorciers sont des élémentalistes : ils contrôlent tout simplement les éléments, et peuvent s'en servir à des fins protectrices ou le contraire. Il y aussi les sorciers noirs. Ce sont les plus rares, car leur pouvoir est immense. Malheureusement, ils sont beaucoup plus influençables et basculent facilement du « mauvais côté ».

- Le mauvais côté ?

- Oui, tu comprendras tôt ou tard.

- Mais, je suis quoi, moi ?

- C'est ça le plus intriguant. On a vu que tu faisais de la divination.

- Non, je...

- La peinture. Mais tu fais aussi de la magie noir.

- Mais...

- Tu peux lancer le malheur sur les gens. La seule magie dont tu ne t'es pas encore servie, c'est la magie élémentale. Ce qu'on va savoir tout de suite, c'est si tu peux. »

Une flamme apparut devant moi. Elle semblait flotter dans les airs. Elle était apparue d'un coup, et cela m'avait surprise.

Ils attendaient de moi que je contrôle cette flamme. Je ne savais pas comment faire. Je me concentrai uniquement sur la flamme. Il fallait que je sois la flamme. Dans ma tête, je ne voyais plus que la flamme. Elle grandissait, comme si il y avait de la paille dans ma tête. Puis j'eus très chaud, et lorsque j'ouvris, je vis que tout le monde était effrayé. Puis, en arrière plan, je vis que la salle brulait. La porte s'ouvrit avec perte et fracas et un homme entra dans la salle. Il pointa sa main vers les flammes, et elles s'atténuèrent, pour finir par s'éteindre.

Les personnes présentes dans l'amphithéâtre restèrent immobiles pendant plusieurs minutes avant d'oser bouger, moi incluse. J'avais l'impression qu'à chaque mouvement j'allais provoquer une catastrophe. Tous les gens autour de moi pouvait mourir à chaque instant. J'étais comme un obus qui n'avait pas explosé lors de l'impact : le moindre petit geste pouvait me faire exploser.

Je tremblais de tous mes membres. Je n'étais pas qu'une simple sorcière. J'étais dangereuse. Il fallait m'enfermer. Je suis tombée à genoux et mes larmes ont coulé. je ne pouvais pas les retenir. Une main se posa sur mon épaule, puis m'enlaça. Je ne savais pas qui c'était, mais j'étais bien dans ses bras. Épuisée par mes pleurs, je finis par m'endormir ici, dans l'amphithéâtre que j'avais fait brûler, dans les bras de quelqu'un que je ne connaissais pas.