Chapitre 32

Une longue, très longue semaine venait de s’écouler. J’avais fait connaissance avec certaines personnes de la pièce. Notamment Paola, une italienne, qui était la seule à avoir une montre, et donc qui nous permettait de suivre les jours sans trop de problème. Lorsque sa montre affichait vingt-deux heures, tout le monde se couchait.

L’adolescente à moitié morte sur le sol de la pièce était de plus en plus mal en point. Elle respirait mal, ne régissait pratiquement plus aux stimulis extérieurs. Un homme venait une fois par semaine pour lui donner de l’eau. Ashley m’avait dit que C’était toujours lui qui venait. La dernière fois, il est même venu avec une miche de pain. A chaque fois qu’il venait, il la regardait l’air de dire « je suis désolé ». Je ne le comprenais vraiment pas. S’il ressentait de la tristesse de nous voir ainsi, pourquoi servait-il James et l’homme à lunette ?

Je discutais avec Paola et Ashley lorsqu’un sbire entra dans la pièce, suivi des deux ravisseurs en chef. Cette fois, je reconnu clairement l’homme à lunettes. Il me manquait juste son nom, qu’il n’allait pas tarder à nous dire, j’en étais sûre.

James ferma la porte derrière lui et se tint contre le mur. L’homme à lunettes s’avança et se tint debout, parmi nous, qui étions assis. Je sentais chez cet homme une sorte de mépris, une haine, comme si nous le dégoutions.

- Pour commencer, je vais me présenter. Mon nom risque de choquer certains d’entre vous. Je m’appelle Matt. Matt…Cowley.

Ashley et moi émîmes un cri de stupeur. Il faisait parti de la famille de Stephen ? Mais…comment était-ce possible ? Je n’en avais jamais entendu parler.

- Pour celles qui connaissent des personnes de cette famille, dit-il en nous regardant avec insistance, je suis le frère de Henry.

Le frère d’Henry ? Il n’y avait vraiment aucun air de famille. Il ne nous l’aurait pas dit, je ne l’aurais pas deviné. Mais il me sorti de mes pensées en poursuivant.

- On va commencer par le plus important. Tout d’abord, sachez que toutes les personnes ici présentes sont des Sang-Double.

- Désolée, mais il y a erreur sur la personne, intervint Ashley. Je ne suis pas un Sang-Double, mais un Sang-pur de deuxième classe.

- Erreur pour toi, ma chère. Tu es bien un Sang-Double.

- Mais…je ne vieillis pas.

- Très bien, je vois que je vais devoir tout expliquer dans les moindres détails.

« Il y a environ cent cinquante ans, je suis arrivé en Amérique, avec mon frère et sa femme. Puis nous nous sommes disputés sur un sujet dont je ne me souviens plus, dit-il en agitant la main en l’air comme si cela n’avait aucune importance, et je suis parti. Plus tard, j’ai appris qu’il avait eu un fils avec sa femme. Sa femme, justement, était une humaine. Je vous laisse deviner la suite… »

La suite, c’était que le fils de son frère était un Sang-double, et donc il nous rejoindrait d’ici peu de temps. Sauf que le fils de son frère, c’était soit Stephen, soit Fabrice. Et vu que Fabrice ne se trouvait pas en Angleterre, je me dis que c’était Stephen qui allait nous rejoindre. Sauf que, sans lui hors d’ici, aucune chance de nous échapper, donc de survivre. Je priais secrètement – pour la deuxième fois de ma vie – pour qu’il ne le trouve pas, même si je savais, au fond de moi, que, cette fois, ma prière ne serait pas exaucée.

« Il eu un deuxième fils qui, lui, viendra nous rejoindre dans quelques temps. Après ma dispute avec mon frère, je suis quand même resté en Amérique, et j’ai assisté à la rencontre avec les Weert. Pour ceux qui ignorent qui ils sont, même si certains d’entre vous, au contraire, les connaissent – ou connaissaient – bien, ce sont ces fameux Sampires qui ne voulaient que chasser les humains. Mon frère essayait de les résonner mais rien n’y faisait, ils continuaient à tuer des randonneurs ou de simples citoyens. Alors ils passèrent un marché : le prochain descendant de cette famille devrait être « donné » aux Cowley.

« Leur fille, Marion, eu alors un bébé avec un humain. Elle l’appela Ashley… »

Quoi ? Mais c’est impossible ! Le bébé que ma mère avait donné au Cowley, ce n’était pas Ashley, c’était moi ! Ashley avait le regard vide, lointain, ce regard qu’elle avait lorsque j’étais arrivée. Tout le monde avait les yeux rivés sur elle. Si ce que disait Matt était vrai, alors Ashley était…ma sœur ? Non, pas ma sœur. Car l’humain avec qui Marion, ma véritable mère, avait eu Ashley, était mort avant que moi je ne vienne au monde. Mon père n’était donc pas le même que celui d’Ashley. Elle serait donc…ma demi-sœur ?

« …mais le marché ne lui permit pas de la garder. Alors elle la donna aux Cowley, et tout se passa bien. Le mari de Marion mourut de vieillesse, quelques années plus tard. Puis, il y a dix-sept ans, Marion eu un autre enfant, avec un autre humain. Elle l’appela cette fois Sophia – et là, tout le monde me regarda moi – et elle allait pouvoir la garder. Les Cowley n’ayant pas compté sur un deuxième enfant de la part de Marion, ils s’empressèrent de leur faire part de leur objection. Mais, bien évidemment, les Weert refusèrent de leur céder l’enfant. »

J’écoutais attentivement. Car bien que je ne l’aime pas et que je n’avais aucune envie de l’écouter, il était en train de raconter mon histoire. Histoire que moi-même j’ignorais.

« Alors ils commencèrent à « embêter » les Weert. Plein de petites bricoles infantiles qui leur mis vite les nerfs à vif. Ils ne supportèrent pas longtemps ces petites blagues. Au bout de deux semaines, ils leur cédèrent l’enfant. Henry, mon frère, la confia donc à sa sœur et son mari. Sauf que, il y environ un an, son mari mourut dans un accident de voiture. Elle n’eu pas le cran de continuer à garder l’adolescente toute seule, et se fit passée pour morte dans le même accident que son mari. Sauf qu’il y a une chose qu’elle n’avait pas prévu : sa fille adoptive allait être redonnée à ses grands-parents, sa mère ayant été tuée par des vampyrs. »

Tout le monde émit un « oh » de stupeur. Moi aussi. Les vampyrs n’étaient pas censés être en vie.

«  Cette jeune fille fut donc rendue à sa famille. Je rencontrais alors James, ici présent, qui fut le chauffeur attitré de la famille Weert, dit-il en désignant son compagnon, et il nous vint à l’esprit une idée que je qualifierais de…formidable. »

« Il manquait une chose, une seule, à toute notre communauté : la reconnaissance. Car, pour la plupart des humains, je vous rappelle que les vampires n’existent pas. Notre idée était de créer une armée de vampyrs pour attaquer et contrôler les humains. Sauf que bon nombre d’entre nous ne sont évidemment pas d’accord. Et quelle est l’arme la plus efficace pour tuer un vampyr, mon cher James ?

- Les Sang-double, répondit celui-ci d’un ton monotone.

- Exactement ! Donc nous avons décidé d’enfermer tous les Sang-double au même endroit, et de les tuer. Comment ? Eh bien, nous sommes dans les égouts de Londres, et j’ai fait installer une valve pour empêcher l’eau de passer à cet endroit. Une fois que mon armée sera créée, nous nous en irons et nous ouvrirons la valve, qui laissera passer l’eau, et qui vous noiera. Ici, vous êtes environ une cinquantaine. Quarante-six, pour être précis. De l’autre côté de ce mur, dit-il en désignant celui qui se trouvait en face de lui, il y a une autre pièce où sont entassées une soixantaine de personnes. Ici, il manque deux personnes : mes deux neveux. Quand ils seront enfermés ici, il n’y aura plus aucun Sang-double pour nous nuire. 

- Tout cela n’explique pas pourquoi je ne vieillis pas…dit Ashley.

- Les Sang-double ont une constitution qui leur permet de vieillir pendant environ une vingtaine d’année. Au bout d’un moment, les cellules cesse de vieillir, et le corps reste le même toute l’éternité. Enfin, plus pour longtemps.

Il tourna les talons et commença à s’en aller. La panique me prit : si je ne leur demandais pas maintenant où se trouvait Will, je ne pourrais jamais leur demander.

- Attendez ! hurlai-je.

Tout le monde se tourna vers moi, y compris Matt et James. Je fus prise d’un doute. Avais-je bien fait de parler sans leur permission ? J’allais bientôt le découvrir.

- Lorsque vous m’avez enlevée, il y avait quelqu’un avec moi…un bébé…

- Ah ! Ce petit Sang-double est très intéressant… Bien qu’il soit plus humain que vampire, il possède un pouvoir hors du commun. Il peut…comment dire…influencer le destin. Il ne le sait pas encore. Moi je le sais car un médecin Sampire travaillant pour moi arrive à déterminé le pouvoir de chaque individu. Enfin bref, pour revenir à ce petit, si il « voit » quelque chose, par exemple que quelqu’un va mourir, il peut changer le destin en protégeant la personne qui va mourir. Tant qu’il la protège, elle ne meurt pas…Tu vois ce que je veux dire ? Je sais que ce n’est pas très clair comme explication. Pour être plus clair, s’il voit autre chose pendant qu’il protège la personne, et qu’il veut changer cette chose là, il abandonne alors la personne qu’il protégeait avant, et celle-ci meurt tout de suite. C’est très complexe comme pouvoir. Mais ce pouvoir sera très important pour la suite de mon plan. Et puis… »

Il ne continua pas, car quelqu’un venait de toquer à la porte. James entrouvrit la porte, de telle façon que nous ne puissions pas voir ce qui se trouvait derrière. Il y eut quelques chuchotements, puis James sortit. Matt nous regarda tous un par un, puis il s’arrêta sur moi, un sourire mesquin aux lèvres. Je commençai à craindre le pire.

James rentra dans la pièce avec ce même sourire, et nous annonça :

- Voilà de la compagnie.

L’homme inanimé que deux sbires amenèrent ne ressemblait pas à celui que j’aimais. Sa lèvre supérieure était ouverte et son œil droit était violet. Ses cheveux étaient en bataille, mais pas de façon élégante, plutôt débraillée. Son T-shirt était froissé, et son jean était taché de sang au niveau du genou. Il avait dut se rebeller contre ses agresseurs. Pourtant c’était bien lui. Stephen venait de se faire enlever.

Ils le jetèrent à terre, et lui lièrent les mains et les pieds.

- Nous vous laissons. N’oubliez pas ! Plus qu’un, et c’est la fin. Au revoir.

Mais avant qu’il ne sorte de la pièce, un homme entra dans la pièce et jeta à terre l’homme qui apportait du pain et de l’eau à la jeune fille mal en point.

- Qu’y a-t-il, Franck ? demanda Matt.

- J’ai pris cet homme à voler du pain et de l’eau. Il venait une fois par semaine en apporter ici.

- Je te comprends, dit Matt à l’homme à terre. Après tout, c’est ta sœur qui est allongée sur le sol, prête à mourir. Mais tu n’en avais pas le droit. Tu mourras donc ici.

- Je ne peux pas mourir en me noyant. Je ne suis pas un Sang-double. Georgia n’est que ma demi-sœur.

- Très bien. Dans ce cas, tu vivras seulement dans l’eau dégoutante des égouts pour toujours.

Je n’osais pas imaginer ce que ça allait être pour lui. Pendant que je réfléchissais, les deux hommes tenant Stephen le déposèrent à terre, au milieu de la pièce. J’essayai de m’en approcher discrètement.

L’homme ayant amené le traître dit quelque chose à Matt, qui acquiesça.

- Écoutez tous. Je vais vous présenter la première recrue de mon armée, qui a aussi dénoncé le voleur à Franck. Je vous présente Giulia. Elle est reliée à beaucoup de choses. Elle est vampire depuis environ deux semaines. Et elle deviendra bientôt un vampyr. Pour tout expliquer, Will, le bébé dont je vous ai parlé tout à l’heure, est son fils, et elle est sortie avec mon neveu ici présent. Bon je ne vais pas m’attardé plus longtemps. Giulia sera de l’autre côté de cette porte pour surveiller que vous ne faites pas de bêtises. Bon, eh bien, cette fois, à la prochaine !

Il s’en alla, James, Giulia et Franck sur ses pas. Giulia ferma la porte. Nous nous retrouvâmes aussitôt dans l’obscurité quasi-totale. Je m’approchai de Stephen, qui gémissait. Ils l’avaient quand même bien amoché. Je pris sa tête entre mes mains et la posait sur mes genoux. Je vis Ashley s’approcher du frère de Georgia, et lui dire quelques mots. Elle revint vers nous, et il la suivait. Ashley savait vraiment y faire avec les hommes…

- Dis-moi qu’il va bien…me dit Ashley en s’asseyant à côté de moi.

- Je pense, oui, lui répondis-je. Il est juste bien amoché.

- Je peux essayer de le soigner, intervint le frère de Georgia. Au fait, je m’appelle Peter.

- Enchantée, Peter, lui dis-je. Comment ça, tu peux essayer de le soigner ?

- J’ai un don, celui de soigner les blessures physiques extérieures des personnes que je touche. Regarde…

Il souleva lentement le T-shirt de Stephen et posa sa main sur son ventre, qui, lui, ne semblait pas avoir été abîmé. Je regardai son visage, et je vis alors les blessures de la lèvre et de l’œil commencé à disparaître, jusqu’à ne laisser qu’une cicatrice quasi-invisible.

- Et voilà le travaille ! dit-il, tout fier de lui.

Stephen gémit une dernière fois avant d’ouvrir les yeux. Ayant la tête posée sur mes genoux, il me vit à l’envers ce qui provoqua chez lui une vive envie de s’asseoir. Mais, avec les mains liées, il eut du mal. Il essaya de se lever, mais voyant qu’il commençait à retomber en arrière, je l’aider en le poussant. Il n’eut aucun mal à se retourner pour me voir. Je vis alors ce visage que j’adorai tant. Ses yeux verts, ses cheveux bruns, ses lèvres pleines…J’aurais eu les mains détachées, je lui aurais sauté au cou. Mais la corde m’en empêchant, je posais simplement mes lèvres sur les siennes. Tendrement et lentement, il me rendit mon baiser.

- Ils sont vraiment bêtes ! dit soudain Peter.

Je rompis le baiser que j’échangeais avec Stephen pour lui dire :

- Non mais je t’en pris !

- Ce n’est pas de vous que je parle ! Regarde mes mains ! Il n’y a pas quelque chose qui te choque ?

- Elles ne sont pas attachées ! lui répondis-je.

- Eh oui ! Alors ne bougez pas…

Il défit alors les liens qui nous attachaient. Puis il fit le tour de la salle et délivra la cinquantaine de personnes présente.

Maintenant que nous étions tous réunis et en parfaite santé – ou presque –, il fallait que nous réussissions à nous échapper, car même avec Stephen ici, il y avait toujours un point faible dans leur plan : ce point faible, il se trouvait de l’autre côté de la porte. C’était Giulia. Je l’avais déjà fait plier, je pouvais recommencer. Il fallait juste que je trouve les bons mots. Et le point faible du point faible, je le connaissais : c’était Will. Il fallait que je trouve l’introduction. Pour ça, j’improviserais.

Je me levai donc, et m’approchai de la porte. Je découvris alors qu’elle était en fer massif, impossible à bouger avec une force humaine. Je toquais deux petits coups à la porte. Giulia m’entendit, vu qu’elle me répondit :

- Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ?

- Giulia ? C’est Sophia ! Je peux te poser une question ?

- Non, pourquoi ?

- Tant pis, je te la pose quand même ! Pourquoi m’a tu confié Will alors que tu savais pertinemment que tu allais le récupérer ? dis-je en improvisant.

Ce que j’avais dis du fonctionner car elle ne reprit la parole que dix minutes plus tard pour me dire :

- Je ne le savais pas. J’ignorais tout du plan.

- Ah bon ? Eh bien, à cause de ton ignorance, une adolescente va peut-être mourir parce que son frère ne peut plus lui donner à manger et à boire. Et devine quoi ? Tout ça, c’est à cause de toi !

- Ce n’est pas vrai !

- Ah oui ? Alors à cause de qui il est là ?

- …

- Bon, on est au moins d’accord sur un point.

Je me tus quelques temps pour trouver quoi dire. Pendant ce temps, Ashley, Stephen et Peter m’avait rejointe. Ils me demandèrent pourquoi je faisais cela, je leur répondis que c’était pour essayer de nous libérer, que je manipulais Giulia de telle façon qu’elle se sente coupable et nous ouvre pour se faire pardonner. Une idée me vint à l’esprit, et je repris la parole.

- Tu sais, à cause de toi, on est tous dans un état pitoyable. Et imagine Will…Tu veux vraiment qu’ils se servent de lui pour arriver à leur fin ?

- Non, je ne veux pas, mais je n’ai pas le choix !

- On a toujours le choix ! finis-je par lui dire.

- Je sais ce que tu es en train de faire ! me dit-elle soudain. Tu veux me faire sentir coupable pour que je vous ouvre. Il en est hors de question !

- Et ça change quoi que tu sache ce que je veux faire ? Tu ne te sens pas un brin coupable de nous garder enfermer comme des bêtes ?

- Tais-toi ! dit-elle en sanglotant. Tu ne sais pas ce que j’ai vécu ! Tu ne sais pas à quel point j’ai souffert, à quel point j’en veux à la terre entière ! Je n’ai jamais été heureuse ! Je venais juste de me faire des amis que mes parents ont décidé de déménager à Staumon ! Après je me suis fait de nouveaux amis, mais ma vie était monotone et sans intérêt, j’avais perdu le gout de la vie. Jusqu’à ce que je rencontre qui-tu-voie.

Je regardais Stephen, et vu sa tête il se sentait terriblement coupable. Giulia continua sur le même ton plein de reproches :

- J’ai vécu deux moi de plein bonheur. Mais cela s’est vite arrêté. Après je suis devenue ton amie, et j’ai vu que tu étais assez proche de Stephen. Alors je me suis rendue chez toi, quand tu habitais encore avec tes grands-parents. Et là j’ai rencontré James et Matt. On se réunissait dans la cave. Un jour, je suis venue avec Will. Je l’ai déposé dans un trou fait dans le mur, et je l’ai oublié en repartant. Ensuite…

- Attends ! l’interrompis-je. Tu l’as…tout simplement…oublié ?

- Eh bien…oui. Tu sais, tu es loin d’être la meilleure dans l’art de la manipulation. Je ne tiens pas du tout à Will. Depuis le départ, où je me suis présentée devant la porte, je vous ai tous manipulés. Je vous ai fait croire que Will représentait tout pour moi. Erreur. S’il est encore vivant, c’est par la seule volonté de Matt, car cet avorton à soi-disant un pouvoir bien spécial. Sinon, je ne sais pas ce que je lui aurais fait. Il pleure toutes les nuits, demande sans cesse à manger, et il repleure quand je lui en donne. Il ne fait que pleurer, et moi ça m’épuise.

- Tu ne sais même pas ce qu’il veut ! intervint Stephen. Ce qu’il veut, c’est boire du sang ! Il est peut-être à moitié humain, mais sa moitié vampire désire du sang !

- Je m’en fiche, dit-elle comme si…elle s’en fichait vraiment. De toute façon, je ne m’en occuperais plus, alors quelle importance.

Je l’aurais eu en face de moi, je ne sais pas ce que je lui aurais fait, mais elle l’aurait senti passer !

Je venais de découvrir une nouvelle facette de Giulia : l’hypocrisie. Elle avait tout fait pour que je sois compatissant à son cas, ne montrant jamais sa vraie personnalité. Mais maintenant que j’allais mourir, quelle importance ? J’allais juste me prendre une bonne gifle, c’est tout. Je retirai de mes pensées toutes ces choses compatissantes que je lui avais dites, que j’avais pensées. En tout cas, une chose était sûre : je venais de perdre ma meilleure amie.



29/10/2010
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