La couverture qui m’enveloppait était chaude. Il y avait quelqu’un d’assis sur le lit à côté de moi, je le sentais. Mais je ne pus voir qui, mes yeux étant toujours clos. J’ignorais si Stephen avait ouvert la porte avant que James ait eut le temps de me rattraper. Étais-je en captivité ou simplement dans mon lit. La couverture n’était pas la même. Ce n’était pas la mienne. Mais celle de Stephen. Je l’aurais reconnue entre mille. Son duvet était tout doux et chaud. Je me tournais vers le mystérieux type assis sur le lit, sans ouvrir les yeux. Après avoir passé cinq minutes à me poser un tas de questions sur son identité, je décidai d’ouvrir les yeux. Un visage familier m’apparut. Pas celui auquel je m’attendais. Non, ce visage était celui d’une fille. Ou plutôt d’une jeune femme, enfermée à jamais dans le corps d’une adolescente. Ashley était assise sur le bord du lit.

- La belle au bois dormant est enfin réveillée !

- Qu’est-ce qui c’est passé ? dis-je en essayant de me lever.

- Attends avant de te lever. Je ne sais pas ce qui c’est passé. Mais Stephen devrait avoir une assez bonne idée de ce qui c’est passé. Attends-le ici.

Je me recouchais donc et Ashley disparut. Les pas de Stephen résonnèrent dans le couloir. Il ouvrit la porte et apparut, le visage inquiet. Cette expression disparut lorsqu’il me vit les yeux ouverts. Il s’approcha vivement de moi et m’embrassa.

- J’étais si inquiet, disait-il entre deux baisers.

Il finit par s’arrêter – ou plutôt je finis par rompre notre baiser.

- Comment vas-tu ? me demanda-t-il après avoir rempli un verre d’eau et s’être assit près de moi, sur le lit.

- Plutôt bien, maintenant.

- J’ai eu très peur. Tu as frappé un grand coup à la porte et quand j’ai ouvert tu étais allongée par terre, les bras et les jambes complètement griffés. Je me suis inquiété, je m’en suis voulu…

- Je t’arrête tout de suite, l’interrompis-je. Ce n’est pas ta faute. Ta famille avait disparu et…que c’est il passé d’ailleurs ?

- Explique-moi d’abord ce qui t’es arrivé.

- Eh bien…je suis partie chasser, et j’ai entendu du bruit. Je me suis dit que c’était un animal, alors j’y suis allée. Et quand je suis arrivée sur place, j’ai vu qu’il y avait James et Giulia et…

- James et Giulia ?

- Oui et James disait qu’il fallait qu’elle soit transformée sinon elle ne pourrait pas garder Will. Alors, je ne sais pas pourquoi, j’ai bougé un pied et j’ai marché sur un gland qui a craqué. Ils m’ont entendu et James s’est lancé à ma poursuite. Je me suis enfuie et vu que je courrais plus vite que lui je l’ai distancé mais vu que je suis à moitié humaine il a fini par me rattraper en lisière de la forêt donc dans un dernier élan je me suis élancée à travers le jardin et je l’ai entendu arriver. Mais devant la porte je suis effondrée. En fait je n’ai pas tapé à la porte. C’est mon corps qui s’est affalé contre.

J’avais parlé à toute vitesse. J’avais bien vu qu’il avait essayé de parler mais je ne l’avais pas laissé faire. Il fallait que je lâche tout, sinon j’allais exploser. Comme quand on va pleurer, il faut qu’on parle, sinon un torrent de larmes se déversent. Il prit une grande respiration.

- Tu m’as demandé ce qui c’était passé avec mes parents.

- Hmm.

- Ils étaient en ville. Je n’avais pas fait attention à l’heure. Ils se sont inquiétés et nous ont cherchés. Sais-tu depuis combien de temps tu dors ?

- Une nuit…

- Trois jours.

- Quoi ? Trois jours ?

- Oui. Mais ce que tu as dit me perturbe. Tu es sûre que James et Giulia ont parlé de…transformation ?

- Oui. J’avais encore tous mes esprits à ce moment là. Pourquoi ?

- Parce que ça fait exactement trois jours que Giulia n’est pas venue au lycée.

- Elle…Elle a disparu ?

- Oui.

- Et Will ?

- Disparu également.