Chapitre 31

Lorsque j’ouvris les yeux, j’eu l’impression d’être devenue aveugle. Je ne voyais plus rien. Je m’assis, avec difficulté cependant car mes mains et mes pieds étaient liés par une corde. Au bout de quelques minutes, je me rendis compte que je n’avais pas perdu le vue. Seulement, la salle était si faiblement éclairée – bougie unique posée dans un coin de la pièce – que je voyais tout noir autour de moi.

- Sophia… souffla une voix derrière moi.

Je me retournais vivement pour apercevoir Ashley, derrière moi, en piteux état. Ses longs cheveux blonds avaient été raccourcis pour donner au final une coupe ratée, vite faite, comme s’il fallait se débarrasser de cette tache vite fait. Ses yeux, d’habitude si pétillants et pleins de joie, étaient à présent triste, voire inexpressifs. Ses lèvres étaient sèches, et son visage était très mince, presque maigre. Sa voix, que je croyais pouvoir reconnaître dès que je l’entendais, avait changé aussi : elle était beaucoup moins vive, avait une consonance triste et lointaine, comme enrouée.

- Ashley… C’est bien toi ? demandai-je pour vérifier mon hypothèse.

- Oui… Oh, Sophia…Tu ne peux pas savoir comme je suis heureuse de te voir !

Elle me serra dans se bras. J’eu un choc : Lorsque je l’enlaçai, j’eu l’impression d’étreindre un squelette. Je me reculai. Elle était affublée d’une jupe assez courte pour que je puisse voir ses jambes, et d’un débardeur, qui me laissait voir ses bras. Ses jambes, pour commencer, n’était pas plus grosses qu’un bras – un bras normal, pas un à elle – et ses bras, justement, ressemblait à… une branche d’arbre. Une branche fine, très fine. Je ne sais combien de temps nos ravisseurs l’avaient privée de nourriture. Je regardai les autres, assis, comme nous, à même le sol, muets comme des tombes, privés eux aussi de nourriture pendant pas mal de temps, visiblement.

- Qu’est-ce qu’ils vous ont fait ? dis-je en chuchotant sous l’effet de la stupeur. Et qui vous a fait ça ?

- James et un autre qui ne veut pas nous dire son nom. Ils nous ont enfermés là, et ne sont revenus que pour amener quelqu’un d’autre, sans faire attention à ceux déjà présent. Tu vois l’adolescente, là-bas, allongée par terre à côté de la table ? Elle est la première à être arrivée. Ça va faire deux mois qu’elle est là. Ils ne l’ont même pas nourrit une fois. Elle a juste eu le droit à un verre d’eau…à moitié rempli. Je ne sais pas ce qu’ils veulent, pourquoi ils nous ont amenés ici. Ce que je sais, c’est qu’ils ne veulent pas qu’on sorte d’ici vivants.

- Et…je suis là depuis quand ?

- Depuis deux jours. Je suis la dernière arrivée, ça doit faire une semaine et quelques, maintenant. Ça nous a changés un peu, on commençait à s’ennuyer.

Le silence s’installa dans la pièce, et je me mis à compter les personnes présentes dans la pièce. Nous étions une cinquantaine, entassés dans environ soixante-dix mètres carrés. Par contre, quelqu’un manquait à l’appelle. Quelqu’un de très important.

- Où est Will ? m’écriai-je d’un seul coup.

- Je ne sais pas, me répondit Ashley. Quand ils t’ont amenée, tu étais seule.

- Peut-être, sauf que lorsque qu’ils m’ont enlevée, il était là, accroché dans mon dos ! dis-je au bord des larmes.

Il n’était pas là, et personne ne savait où il était. Et Stephen dans tout ça ? Où était-il ? Il devait s’inquiéter, et surtout s’en vouloir de m’avoir laissée seule. Mais je m’en voulais aussi : il était, lui, bien seul. Seul avantage de la situation, je salivais à présent où était Ashley, vu que je me trouvais dans la même situation qu’elle. Je fus pris d’une grande terreur. Je ne m’en étais pas aperçue avant, ou plutôt je n’en avais pas conscience. J’allais peut-être – voire surement – mourir, sans revoir ceux qui m’étaient le plus cher. J’allais rester là, fille inutile, qui ne peut rien faire, et qui, pourtant, continue à espérer qu’un miracle viendra exaucer ses vœux.  



29/10/2010
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