Je ne pouvais pas croire ce que j’écoutai. Non, ce n’était pas possible. Pas elle. Je voulais garder Will. Elle ne pouvait pas me l’enlever. Sachant que mes gênes de vampires m’empêchaient de concevoir, je ne pouvais résister. J’éclatai en sanglot.

- Non, c’est impossible ! Tu ne peux pas être la mère de Will. Henry nous a dit qu’il était à moitié vampire, que c’était un Double-nature ! Tu ne peux pas être sa mère !

- Sophia…

Ah, Stephen. C’était lui le pire. Il était…Il était…

- …je sais que tu voudrais le garder, mais on doit le rendre à Giulia. Je lui ais promis que notre enfant serait à elle. Quand nous avons rompu, elle était déjà enceinte. Nous n’avons pas put faire marche arrière. Je sais que tu tiens beaucoup à Will. Mais j’ai promis.

- Je suis désolée, intervint Giulia. Après cinq minutes de silence interrompues continuellement par mes pleurs, elle reprit : Je suis désolée, mais je dois y aller.

Elle prit le berceau de Will, et Ashley, ayant assisté à toute la scène, apparut et aida à charger les affaires de Will dans la Mercedes noire de Giulia.

Une fois celle-ci partie, Stephen m’enlaça la taille. Je ne pouvais pas supporter ce que je venais d’apprendre. Je lui pris la main et l’enlevai de ma taille.

- Laisse-moi.

- Mais c’est du passé, tu ne vas quand même pas en faire toute une histoire.

- Ce n’est pas de ça que je te parle ! Tu n’as pas jugé ça assez important pour me mettre au courant ? C’est un bébé ! Je ne pourrais pas en avoir ! Et tu n’as pas pensé à me dire la vérité lorsque je te l’ai montré ?

- Je ne pensais pas que c’était lui. Je ne pouvais pas savoir !

- Ton enfant ! Ton fils ! Tu ne reconnaîtrai même pas quelqu’un issu de tes propres gênes ?

- Mais nous l’avions perdu ! Nous ne savions pas où il était ! Je ne pouvais pas deviné que tu l’avais trouvé !

- Tu peux m’expliquer ce qui c’est passé, une dernière fois ?

- D’accord.

« En 2000, lorsque Giulia est arrivée, elle n’avait que neuf ans. Moi, j’avais déjà le corps d’un jeune homme de dix-huit ans. Puis, en 2007, elle est entrée en seconde, avec moi. Contrairement aux autres humains, elle à tout de suite senti que j’étais différent. J’ai cru que c’était un signe. Mais Henry ne voulait pas que l’on sorte ensemble. Alors je l’ai cachée sur l’île pendant ces vacances d’été.

- Celles-ci ? Où je suis arrivée ?

- Sans mentir…oui. Je suis parti après avoir rompu avec Giulia.

- Vous avez rompu ?

- Oui, mais laisse moi continuer. Donc nous étions sur l’île. On a couché ensemble. Une seule fois. Puis j’ai rompu. Je ne tenais plus à la protéger, c’était différent d’avant. Je ne l’aimais plus.

- C’est pour ça que tu as refusé que nous couchions ensemble quand nous étions sur l’île ? Tu as eut peur de ne plus ressentir pour moi ce que tu ressens ?

Il a acquiescé. Je n’étais plus vraiment en colère. J’étais seulement triste. J’avais pitié de l’homme que j’avais en face de moi. Il n’avait pas couché avec moi parce qu’il m’aimait trop. Même si une partie de moi le savait déjà, mes oreilles étaient contentes de l’entendre. Puis il reprit :

- Mais, deux semaines plus tard, elle a découvert qu’elle était enceinte, et le fœtus avait déjà atteint un stade de quatre mois en seulement deux semaines. Nous ne pouvions pas la faire avorter. Alors je lui ai dit de le garder. Elle a accepté. Elle a accouché normalement, contrairement à ce que je pensais.

- Comment ça ?

- Elle a accouché d’un être doté d’une force surhumaine ! Elle aurait put mourir ! Tu sais, bien qu’ici elle travaille comme esthéticienne, Wilma a de grandes connaissances en médecine. C’est elle qui a fait accoucher Giulia. Et c’est grâce à elle qu’elle est encore en vie. Enfin bref, quand Giulia a accouché, elle a prit le bébé et est partie. Puis, deux mois après la rentrée – trois après l’accouchement – elle est venue me voir en me disant qu’elle avait perdu le bébé. Quand elle me l’a annoncé, un grand vide est apparu en moi, comme si j’avais perdu quelque chose. Nous nous sommes mis à le chercher, jour et nuit pour moi, mais au bout de deux semaines de recherches, on a laissé tomber. L’autre jour, quand tu as trouvé Will, le trou à l’intérieur de moi s’est comblé, sans que je comprenne tout de suite pourquoi. Quand Henry à décréter que le bébé était un Sang-double, je me suis douté de quelque chose. Puis quand Giulia a sonné à la porte, je n’avais plus de doute. Je suis vraiment désolé.

- Mais comment a-t-elle su que nous l’avions trouvé ?

- Je ne sais pas, elle devait être en ville à ce moment là, je n’en sais rien.

Il m’enlaça et je posai ma tête sur son épaule, en regardant par la fenêtre. J’avais perdu Will. Mais j’avais gardé ce qu’il y avait de plus important : Stephen.