Chapitre 10

          Je me promis, en arrivant au bout du jardin, que je ne referai marche arrière qu’en cas d’extrême urgence, et aussi qu’il fallait que je me rappelle de tout ce qui se passerai cette nuit là. Je passai par-dessus la clôture, et m’enfonçai dans la forêt.

          Les chouettes ululaient, les animaux s’inquiétaient. Il se passait quelque chose. Cette forêt était-elle hantée ? Je ne pense pas. Moi qui avais étudié de près toutes ces histoires paranormales, je savais que les fantômes ne se manifestaient pas comme ça.

          Au bout d’environ une demi-heure de course, j’arrivai dans une clairière, illuminée des rayons pâles de la lune. Mon ombre s’étirait sur tout le long de la clairière. C’était la pleine lune. Je suivais mon ombre des yeux lorsque je vis un petit lapin en dehors de la clairière. Et là, tout se passa très vite. Je me suis jetée sur ce pauvre animal, et lorsque je me suis relevée, mes yeux se posèrent sur son corps inanimé, sans vie, et mes mains étaient pleines du sang. Que c’était-il passé ? M’étais-je blessée en me jetant sur lui ? Et lui, que lui tait-il arrivé ?

          Chaque seconde qui passait désormais me rendait complètement folle. Je me cognais aux arbres, tombais sur la terre humide. J’avais les mains ensanglantées, mes genoux étaient tachés de boue. Plus j’avançais, et plus je savais que mon retour serait quasi-impossible. Étais-ce ma dernière nuit sur Terre ? Peut-être. Mais, à ce moment là, je ne pensais pas surtout à ma survie. Car ce qui venait d’arriver m’avait fait stopper dans ma course infernale. Il était là, immobile. Sa peau luisait à la lueur de la lune, et ses iris fixaient du vide. Il ne me regardait pas. Je me jetai sur lui, et on tomba tous les deux. Il ne me regardait toujours pas. Était-il mort ? Non, ça, j’en étais sûre. Car maintenant, en une fraction de seconde, il me jeta contre un tronc d’arbre, et ma tête se cogna violemment. Je ne saignais pas pour autant. Je me remis debout avec facilité – et j’avoue que cela me déconcertait – et je couru aussi vite que je pus, sans pour autant revenir vers chez moi. J’allais dans le sens contraire. Avec une rapidité que je ne me connaissais pas, je passai à côté de lui, et continuai ma route à travers la forêt. Il me poursuivait. Je ne saurais dire pourquoi il agissait ainsi, mais maintenant j’étais sûre d’une seule chose : il n’était pas humain. Il était un genre d’animal, un monstre, qui ne cesserait de me poursuivre tout le long de mon existence. Et je me devais de protéger ceux que j’aime. Et, à partir de cette nuit-là, je savais que mon retour était impossible.



09/02/2010
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