Chapitre 4

Le lendemain fût très agréable. Le soleil perçait ma fenêtre de ses rayons, et, dans le fond du jardin, la forêt était magnifique. Je me dis alors que j'étais la fille la plus chanceuse du monde, malgré mes parents disparus, et je m'accordai quelques larmes. Mais ce qui arriva me fit l'effet d'une bombe, bien qu'après coup je me dis que j'avais certainement rêvé. Je cru voir Stephen derrière un des arbres du jardin. Je clignai des yeux, et lorsque je les rouvris, il n'était plus là. Était-il vraiment aussi rapide que je ne l'aurais pas vu partir ? Non, impossible. C'est vrai que, depuis que je l'ai rencontré, il ne m'a pas beaucoup quitté l'esprit. C'est à croire que je suis amoureuse ! Non, mais je vous jure ! Je me dis qu'il était temps que j'aille visité Staumon et trouver mon lycée – ce n'est pas le jour de la rentrée qu'il fallait que je le trouve. C'est alors que je regardai mon réveil : dix heures. Mes grands-parents avaient instauré quelques règles : je devais être à la maison entre vingt-et-une heure et neuf heures et demie, puis entre onze heure et quatorze heures. En dehors de ces horaires, je faisais ce que je voulais. Il était dix heures. Il me restait une heure. Je me dis que c'était trop tard et décidai que j'allais faire le tour du jardin. Je mis un imperméable bleu et dis à Marie que je sortais dehors, au cas où mes grands-parents poseraient la question.

Le terrain de la propriété était immense – comme tout le reste – et un chemin le partageait en deux. De chaque côté de ce chemin étaient disposés des arbres – je les comptai : il y en avait une bonne trentaine. Le chemin se terminait environ cinq cents mètres plus tard, en lisière de la forêt. Je marchai, tranquillement, en me demandant quand serait le premier jour au lycée. Cela faisait un mois que j'étais ici, et nous étions le 21 août. Je me rendis compte que le temps, ici, passait à une vitesse folle, et surtout que j'étais restée cloîtrée dans ma chambre presque tout le long de mon temps libre. C'est là que je me rendis compte qu'à présent, il était dix heures et demie à ma montre  et que j'étais à la lisière de la forêt. Je m'assis sur les petites pierres qui clôturais le terrain – si on peut appeler cela une clôture – et me demandai ce que j'allais faire. Puis, soudain, une poussée d'adrénaline, et l'envie me prit d'aller me balader dans la forêt. Elle ne contenait aucun sentier, et mon sixième sens m'assura que j'allais me perdre. Mais n'écoutant que mon instinct, je m'enfonçais dans la forêt, ne pensant qu'à me rapprocher du danger qu'elle m'inspirait.



09/02/2010
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