Chapitre 5

Maintenant, je me retournais à chaque pas, à chaque minute de plus, à chaque seconde passée aussi près du danger. Chaque fois que je me retournais, j'avais la tête baissée, je ne pouvais pas la lever. Mes pas résonnaient, et cela me stressait, mais je ne revenais pas dessus pour autant, même si je le désirais ardemment. Puis, d'un seul coup, ma tête se débloqua, et j'arrivai enfin à la relever. C'est là que je m'aperçus que quelqu'un me tirait, et ce quelqu'un me donna des frissons : c'était Stephen. Puis une puissante lumière m'aveugla, et je me rendis compte que je rêvais. Étais-je encore dans la forêt ? Mes yeux encore éblouis ne savaient distinguer les formes qui m'entouraient. Mais quelques secondes plus tard, ma vue rétablie, je me rendis compte que j'étais dans ma chambre, le nez vers le plafond, et que mes grands-parents ainsi que Marie étaient installés sur le sofa. J'émis un petit bruit à travers mes lèvres entrouvertes, et je vis tous les yeux fixés sur moi.

- Tu es enfin réveillée ! s'écria mamie. Tu n'imagine pas la peur que nous avons eue quand un chasseur t'a retrouvée évanouie au cœur de la forêt !

- Je me suis évanouie ? dis-je, car je n'avais aucun souvenir d'une quelconque rencontre dangereuse.

- Il t'a ramenée vers midi, me dit Marie, visiblement plus calme que mes grands-parents. Tu étais toute pâle, griffée, tes vêtements étaient déchirés. Tu gémissais. Alors j'ai dit au chasseur que nous allions nous occuper de toi. Il m'a tout de même dit qu'avant de te trouver, il avait entendu des grognements féroces, et il pense que tu as été attaquée par une bête sauvage. 

Je remarquai que mes grands-parents se regardèrent bizarrement au moment où Marie annonça le mot « bête sauvage », comme si ils savaient ce qui c'était passé. Puis ils me regardèrent en souriant, visiblement heureux que je sois en vie, et je me dis donc que mon imagination m'avait joué un tour. Encore un tour. Tout de même, deux fois dans la même journée…Staumon me rendait probablement folle. J'étais sûre que mes grands-parents ne me laisseraient pas sortir aujourd'hui. Ils sortirent de la pièce, en m'infligeant cette interdiction, et je me résignais à rester dans ma chambre en insérant un CD de mon groupe préféré dans mon lecteur, puis je m'allongeai sur mon lit, fermai les yeux, en finissant par sombrer dans un sommeil profond.



09/02/2010
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