Chapitre 15

- Allez, ma belle, en voiture !

Stephen me prit la main et m’entraina dans la voiture, banquette arrière évidemment. Aujourd’hui était le dernier jour de la semaine, et, demain, je retournais au lycée. Stephen – ou plutôt notre chauffeur, c’est-à-dire Wilma – me raccompagnaient chez moi. Et j’espérais de tout mon cœur que mes grands-parents ne s’apercevraient de rien. Nous étions à l’entrée de la propriété, et je dût descendre de la voiture.

J’embrassai une dernière fois Stephen, qui me rendit mon baiser. Wilma n’était pas surprise : en une semaine passés confinés sur une île, sa famille avait largement eut le temps de s’apercevoir de notre romance. Donc plus besoin de se cacher. Le problème, se serait demain. Opterait-il pour le discret, au lycée ? Quel que soit son choix, je ne m’y opposerais pas.

Je refermais la portière derrière moi, et je fus soudain prise de panique : et si mes grands-parents découvraient le pot-au-rose ? A quelle distance Stephen entendait-il mes pensées ? Pourrais-je l’appeler à l’aide ?

- Ne t’inquiète pas, tout ira bien.

Il avait baissé la vitre de sa portière. Ce dont j’étais sûre, c’est que la maintenant, il entendait mes pensées. Et je m’aperçue aussi que j’étais restée plantée au milieu du chemin.

- D’accord, répondis-je avant de l’embrasser encore une fois.

Je me retournai face à la maison et entendis la voiture démarrer. A présent, j’étais seule avec moi-même. J’avançai d’un pas décidé lorsqu’une voix m’interrompit.

- Où étais-tu ?

Je me retournai et vis que c’était James. Stephen ne m’avais pas parlé de lui. Était-il bon ou mauvais ? Était-il un vampire, lui-aussi ? Non, sinon il ne serait pas resté avec mais grands-parents. Espérons que j’ai fait le bon choix…

- Tu as vraiment tout entendu ? lui demandai-je.

- Absolument tout, mademoiselle.

- Tu ne diras rien à mes grands-parents, n’est-ce pas ?

- Oh, mais ils sont déjà au courant, mademoiselle.

- Comment…

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase. Je me retournai, ayant senti que quelque chose était derrière moi, et je vis…mes grands-parents. Et je devinai à leurs expressions qu’ils savaient tout. Ils s’approchèrent de moi, et je ne sais par quels moyens ils m’immobilisèrent – précisons qu’ils ne me touchaient pas. Marie et James s’approchèrent de moi et me lièrent les mains et les pieds avec une corde – qui grattait tellement qu’elle devait être aussi vieille que mes grands-parents. Ils me trainèrent – de force – dans la maison. Vous devinez tous ce que je pensais : « Stephen, à l’aide ! » et j’espérais de tout mon cœur qu’il m’entende. Ils ouvrirent une porte en dessous de l’escalier et me trainèrent dans une cave. Ils me jetèrent dedans et refermèrent la porte à clef.

La cave était poisseuse, humide, et surtout très sombre. Si maintenant j’étais habituée à l’humidité avec toutes les heures passées en forêt, là, j’avais mon compte. On sentait le moisi, les canalisations gouttaient. Heureusement, une fenêtre – qui devait être au niveau du sol vu de l’extérieur – éclairait à un mètre autour d’elle. Je m’assis donc dessous. J’entendais par-ci par-là un rat se balader. Une araignée pendait au-dessus de ma tête. En fait, la porte de la cave n’était qu’à environ cinq mètres de la fenêtre, et je pouvais l’entrevoir. Mais je n’avais pas exploré le reste du sous-sol.

Je me levais, mais je ne pouvais décemment pas explorer le reste de la cave dans le noir, pieds et poings liés. Il fallait d’abord que je me libère. Je repensais à ma nature de vampire. Avions-nous des dents pointues ? Je tâtais l’intérieur de ma bouche avec ma langue : mes canines étaient belles et bien pointues. Un atout à ne pas négliger. Ma souplesse me permit de passer mes bras – toujours attachés – devant moi. Je mordis la corde qui entravait mes mouvements, une première corde se rompit. Puis une deuxième. Et enfin, j’avais les mains libres. Je massai mes poignets, puis m’attaquai à mes pieds. Avec mes mains cette fois. Elles se délièrent facilement. C’est avec tous mes membres libres que je m’attaquai à l’expédition de la cave. Je tâtais le mur à la recherche d’u irrégularité. Puis, revenue à mon point de départ – c’est-à-dire sous la fenêtre – je me rendis compte que le sous-sol faisait tout la surface de la maison. Je regardai dehors – ce qui était assez laborieux pour une personne de ma taille – et m’aperçue que la fenêtre possédait des barreaux. Je ne pourrais donc pas me hisser au travers – de toute façon, même sans les barreaux, elle n’était pas assez large pour moi. Je refis le tour de la pièce, et trouvai une étagère – qui était trop en hauteur pour que je puisse la trouver la première fois. J’essayai de trouver quelque chose d’utile. Je touchai alors quelque chose de dur et un peu collant. Je le pris et le ramenai à la lumière de la fenêtre : c’était une bougie. Il ne me manquait plus qu’une allumette ou un briquet. Malheureusement pour moi – heureusement pour mes poumons – je ne fumais pas, donc je n’avais pas de briquet. Il fallait pourtant que je trouve de quoi allumer cette bougie. Je retournai donc à l’étagère – je mis d’ailleurs dix minutes à la retrouver. J’essayai donc de chercher une boîte rectangulaire un peu râpeuse sur les cotés sur cette foutue étagère, lorsque je touchai quelque chose de froid. Je le pris et le ramenait à la lueur du clair de lune que m’offrait la fenêtre, et vis ce que c’était : un briquet. Il fallait que je trouve comment on s’en sert. J’avais vu mon père faire environ un million de fois, et je n’étais pas fichue de m’en rappeler. Quoi que… Je me rappelais d’une petite roulette dentée qu’il fallait tourner… J’essayais : une flamme jaillit du briquet, puis s’éteignit aussitôt. Je recommençais : cette fois, la flamme dura plus longtemps, ce qui me laissa le temps d’allumer la bougie. Lorsque le briquet s’éteignit pour la deuxième fois, je décidai de le ranger dans ma poche. La cire fondue me dégoulinait sur les doigts. Mais bon, pas de quoi en faire tout un plat. Je retournai vers l’étagère, éclairée par la précieuse lumière de la bougie. Cette étagère était bien mystérieuse pour moi : il y avait des bougies – je m’en fis donc un stock d’environ cinq bougies – mais aussi une boîte de gâteaux – périmés – et des assiettes en cartons. Avec ce qu’il y avait sur cette étagère je ne risquai pas de trouver quelque chose pour me libérer. Je m’éloignai de l’étagère lorsqu’un léger courant d’air venant de celle-ci me stoppa. Je retournai vers elle, jetai par terre tout ce qui se trouvait dessus, et découvris une légère entaille dans le mur. Les pierres autour de la faille étaient descellées, j’en retirai donc quelques unes. Le trou faisant à présent une cinquantaine de centimètres de diamètre – ce qui ma laissait largement la place de passer – je décidai de m’y engouffrer. Je me hissais au-dessus de la hauteur de l’étagère – que j’avais démontée difficilement avec mes doigts à présent ensanglantés. Ce que je vis dans le trou me surprit… Il y avait un panier, et à l’intérieur…

- Oh, un enfant ! m’exclamai-je à voix haute.

Oui, dans le panier, il y avait un enfant. Un bébé, plutôt. Il était tout rose, bien joufflu. C’était une petite merveille de la nature. Je ne pouvais décemment pas le laisser là. Je détachai un instant mes yeux de lui pour mieux observer le trou. Je promenai ma bougie à l’intérieur, en m’apercevant que ce trou était en fait un tunnel. Je pris le panier dans lequel le bébé était disposé – soit dit en passant, il fallait que je lui donne un nom, je décidai de l’appeler Will, diminutif de William – et le posait sur le sol de la cave. Il fallait que je fabrique une sorte de porte-bébé. Je me promenais dans la cave à la recherche d’une ficelle – assez solide. Près de la porte était disposée une corde. Je la pris, puis je revins près du bébé – de Will. Je passais la corde dans les deux poignées du panier de façon à obtenir des bretelles que je me passais sur le dos. J’avais pris soin de bien attacher William à son panier, puis je m’engouffrai dans le trou. Je fis bien attention à ce que la tête du bébé ne touche pas le plafond du tunnel.

Environ dix minutes après mon départ de la cave, je vis qu’au bout il faisait plus clair, mais ce n’était pas le grand air. Non, sinon j’aurais froid à l’heure qu’il est. A ma montre, il était une heure du matin. A mon avis, soit Stephen n’avait pas entendu mon appelle à l’aide, soit…soit il s’était fait prendre par mes grands-parents. Mais je ne pouvais pas me retourner et vérifier si il était là ou pas.

Je continuai donc mon chemin dans le tunnel humide, soulevant ma tête assez souvent pour voir si Will allait bien – à chaque fois il allait très bien, je me demandai pourquoi je m’inquiétais – et grattant mes coudes sales et amochés. J’arrivai vers l’ouverture lorsque je m’aperçu qu’en fin de compte le tunnel débouchai sur les égouts. Je me dis qu’après tous ce que j’avais traversé, ce n’était rien une petite ballade dans des égouts plein de rats… Beurk, plein de rats. Rien qu’à cette pensée, j’avais envie de retourner dans ma prison. Mais il fallait que je pense à Stephen et Will. Pour ce qui est du dernier, je ne pouvais pas le laisser chez mes grands-parents. Après avoir pesé le pour et le contre, je sortis du trou et atterris dans l’eau des égouts.

A présent je marchai, toujours avec Will sur le dos, mes chevilles heurtant les déchets présents dans la rivière de l’horreur – ainsi que j’avais surnommé cette « rivière ».

Dans ma période gothique, j’avais rêvé pourvoir un jour visité des égouts. Maintenant que je m’y trouvai, je me demandai si je n’avais pas été possédée au moment où j’avais put rien qu’une seconde penser ça. Maintenant que mes chaussures étaient bonnes à jeter et que j’empestais la poubelle à ordure du lycée – et elle puait vraiment beaucoup, cette poubelle – je me disais que rien ne me ferai plus plaisir qu’un bon bain.

Autant vous le dire tout de suite, les vampires voient beaucoup, beaucoup plus que les humains. Pour vous donner un exemple, un brin paraît aussi gros qu’une feuille, au moins avec autant de détaille. Alors imaginez une feuille, comment on la voie. Mais enfin bref, je voyais très bien dans ses égouts – ce qui était dans l’eau me répugnait vraiment (arrêtes de poissons, reste de gel pour cheveux, etc.) -, et les parois étaient recouvertes d’une épaisse couche de mousse verte et puante. Si, dans les films ou les dessins animés, les égouts sont grands et qu’on a largement la place de se mettre au sec, ici, ils sont étroits et déprimants.

Au bout d’environ trois quarts – pour moi, ma montre n’indiquait qu’une demi-heure – je vis que le virage à droite en face de moi était éclairé par une faible lueur. Je me pressais, allant au double de ma vitesse, et, arrivée au bout, je vis que le tunnel débouchait dehors. Mais l’extérieur était trop éclairé pour que se soit le jardin de mes grands-parents. Je sortis des égouts et découvrit…qu’il débouchait en plein centre-ville. De toute façon, ce genre de chose, ça n’arrive qu’à moi. Depuis ma plus tendre enfance, je possédais une malchance inégalable. La preuve : à deux ans, je m’étais cassée la jambe rien qu’en tombant comme tombait n’importe quel enfant. Et j’avais eu la jambe dans le plâtre pendant trois semaines. Et ça ne s’était pas arrêté là : à quatre ans, au centre équestre de Palm Springs, un cheval m’a agrippé et arraché les cheveux. J’avais été obligée de les faire couper, et j’avais ressemblé à un garçon.

Si je racontais tous les exemples de malchance qui me sont arrivés, j’écrirais un livre à part.

Maintenant, perdue dans le centre- ville de Staumon, je ne savais que faire. la seule chose à faire était de marcher et d’essayer de trouver un lieu que je connaissais. Après, je pourrais me repérer.

Je marchais donc dans le centre-ville sombre et désert de Staumon, toujours avec Will sur le dos. Les panneaux éclairés des bars et restaurants n’indiquait rien de ce que je connaissais. En même temps, la seule fois où j’avais passé du temps au centre-ville, j’étais trop préoccupée par la présence de Stephen à mes côtés. J’avançais, tranquillement, ayant déjà travaillé psychologiquement que j’errerai pour l’éternité à Staumon.

En même temps, maintenant, c’est ce que je ferai, mais je ne pensais pas errer éternellement au centre-ville de Staumon.

Après environ une bonne douzaine de minutes, j’aperçu un marchand de glace. Non, pas un marchand de glace, le marchand de glace. Celui qui avait gagné vingt dollars en nous offrant deux glaces fraise vanille. Je m’approchai donc, me mis à l’endroit d’où je pourrais reconnaître quelque chose. D’où j’étais, je voyais la ruelle – celle qui ne m’inspirait guère confiance – et les éclairages des boutiques à l’intérieur. Je me dirigeais donc à l’intérieur de cette sombre ruelle. Il fallait que je demande mon chemin.

Je reconnus la bibliothèque, et entrai dans celle-ci. La vendeuse – un vieille dame ridée et molle coiffée d’une choucroute – dormait en bavant à son comptoir. Je claquais la porte bien fort pour la réveiller – craignant en même temps qu’elle trépasse d’une crise cardiaque – et elle sursauta en émettant un petit cri de frayeur. Je m’approchai d’elle, en découvrant la petite pancarte « 7j/7, 24h/24 » accrochée au mur de derrière. J’avais un plan pour que les Cowley me retrouvent. Il fallait absolument que ça marche.

- Où est le cabinet du dentiste Cowley, s’il vous plaît ? demandai-je d’un ton assez convaincant.

- J’en sais rien, je suis jamais allez chez le dentiste, dit-elle lorsque je découvris l’haleine fétide de la sorcière se trouvant en face de moi.

J’étais bien avancée : une vieille n’ayant jamais été chez le dentiste, une pauvre fille – moi – errant dans les rues du centre-ville avec un bébé sur le dos, que faut-il de plus pour convaincre un dépressif de se suicider ? Il fallait absolument que je retrouve ce cabinet dentaire au plus vite, question de vie ou de mort. Et ce que je vis me mit encore plus en état d’alerte.

- Oh non, que font-ils ici ? me demandai-je moi-même à voix basse.

Mes grands-parents. Ils étaient là, à la lumière des lampadaires, moi j’étais cachée par l’ombre des bâtiments. Ils me cherchaient, raison de plus pour trouver ce fichu cabinet de dentiste. Quand je fus sûre qu’ils n’étaient plus dans les parages, je m’élançai à travers le centre-ville, cherchant désespérément la salle de torture pour enfants.

Je croyais avoir perdu tout espoir lorsque je vis la lumière d’un lampadaire se réverbérer dans une plaque dorée clouée à côté d’une porte. Un genre de plaque que l’on voit chez les docteurs. je m’approchai pour la lire. J’avais enfin retrouvé le sourire quand je vis que la porte devant laquelle je me trouvais appartenait au cabinet du docteur Cowley. Je reculai pour mieux voir celui-ci.

La porte était en ébène, la poignée en bois était plaquée or, et fente au milieu de la porte servait à faire passer du courrier. L’escalier menant à la porte était bordé par un petit muret d’environ un mètre de haut. Les pierres formant la maison étaient énormes.

J’avais toujours le sourire aux lèvres lorsque quelque chose sortant de la ruelle attira mon regard. Mais il s’éteignit vite fait quand je vis ce que c’était, ou plutôt qui c’était. Mes grands-parents n’avaient pas perdu ma trace, ou tout du moins venait de la retrouver. Je suis bien placée pour savoir que les vampires ont un odorat surdéveloppé. Mais, par réflexe, je me cachais derrière l’escalier qui menait au cabinet, sachant que ça ne servirait à rien. S’il avait été là, mon cœur aurait battu à cent à l’heure. Des ombres s’approchaient de là où j’étais, je retins ma respiration…mais ce n’était que de simples humains. J’avais sans doute imaginé mes grands-parents. Je décidai de me lever, et je regrettai vite fait ce que j’avais fait. Mas grands-parents se tenaient de l’autre côté de l’escalier. Par réflexe, je couru de l’autre côté, mais n’étant pas habituée à contrôler mes muscles de vampires, je tombai, et mes grands-parents eurent vite fait de me rattraper. Je jetai un coup d’œil aux alentours, puis j’enlevai Will de mon dos et le posai à terre pour éviter qu’il ne se blesse. Mon grand-père – que je vais appeler Tobias (son vrai prénom) parce que je ne le considère plus comme mon grand-père – m’attrapa par le cou et me plaqua contre un mur.

- Tu croyais vraiment pouvoir nous échapper ? me lança-t-il comme si j’avais été complètement idiote d’avoir put penser une chose pareille.

Mary – ma grand-mère – s’approcha de moi, air menaçant sur le visage, comme si elle allait me tuer. D’ailleurs, voilà une chose de plus que j’ignorais : comment tue-t-on un vampire ? On lui plante un pieux dans le cœur ? Visiblement pas, Mary ne tenait aucun pieux. On lui montre de l’ail ou une croix ? Non, sinon Mary serait morte en essayant de les prendre. Je gravai cette question dans ma tête au cas où je reverrai Stephen. D’ailleurs, il me manquait. Son visage, son sourire, ses yeux… Même ses pointes d’humour dans ses phrases me manquaient. Ses baisers me manquaient aussi, terriblement même. Si je pouvais le revoir rien qu’une fois avant de – et j’en étais convaincue – mourir. Je commençai même à prier – pour la première fois de ma vie -, comme quoi la situation était vraiment très désespérée.

Mary approchait toujours de moi, avec le même air. Je fermais les yeux, comme si je ne voulais pas assister à ma propre mort. Puis j’entendis un grognement, puis je sentis mes pieds retomber sur le sol. Je croyais que j’étais morte, mais lorsque j’ouvris les yeux, j’étais toujours sur les pavés de la rue. Mary et Tobias étaient à terre, une silhouette familière les bloquant au sol. Il avait fait vite, la haut, pour répondre à ma prière – j’ignorai que ça marchait, il faudrait que je pris plus souvent - !

Puis je le vis planter ses dents dans la poitrine de Tobias, puis de Mary, et ils ne bougèrent plus d’un poil.

- Je suis désolé de ne pas être arrivé plus tôt, s’excusa-t-il en m’embrassant.

Moi, j’étais tétanisée. J’avais failli mourir, puis j’avais fait un souhait que je n’osais même pas espérer qu’il se réalise, puis je crois être morte, alors qu’en fait le sujet de mon souhait s’est matérialiser et m’a sauvé la vie – façon de parler. Enfin bref, j’étais vidée.

Puis je me rappelais soudain quelque chose : Will. Je dirigeai tout de suite mon regard sur l’enfant, il était toujours là. Je me précipitai vers lui, Stephen sur mes talons. Il devait se demander qui il était, mais mes pensées devrait le renseigner. Je pris le panier dans mes bras. Stephen s’approcha de moi, passa un bras autour de mes épaules et regarda Will.

- Au fait, comment m’as-tu retrouvée ?

- J’ai entendu ton appelle à l’aide. Mais mes parents n’ont pas voulu que je risque ma vie pour toi. Alors je suis rentré chez moi, puis j’ai de nouveau tes pensées. Alors je me suis échappé de chez moi et j’ai suivi ta voix jusqu’à ce que je te retrouve.

- Et qu’est-ce qu’on fait de lui ? dis-je en désignant Will.

- On le garde ?

- Comment ça ?

- Ben on l’élève, on lui apprend à parler.

- Je veux bien, mais on ignore tout de lui.

- Eh bien cherchons des renseignements, et si on ne trouve rien, on le garde.

- D’accord. Qu’as-tu fait à mes grands-parents ?

- Je les ai…euh…je les ai tués. Je suis désolé.

- Alors c’est comme ça qu’on tue un vampire ? Je m’en souviendrai. Et ne soit pas désolé pour mes grands-parents. J’aurai su comment les tué je l’aurais fait moi-même.

- Rentrons maintenant.

- Attends. On fait quoi d’eux ? dis-je en désignant les deux corps de mes grands-parents.

- T’en fais pas, ils vont se désintégrer.

Je déglutis. Ils allaient finir en poussière, comme de vrais humains. Est-ce qu’il m’arriverait la même chose ? Un jour, certainement. Voyant que j’étais en état de choc, il me prit dans ses bras, avec Will dans les miens, et il me ramena chez moi, ou plutôt chez mon nouveau chez-moi, c’est-à-dire chez lui. Chez ma nouvelle famille.



03/03/2010
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